Pierre Dury est très attaché à « Gamin », un jeune sanglier qu'il a recueilli il y a deux ans.
AOUSTE (Ardennes). Quand Pierre Dury l'a recueilli, il était un tout jeune marcassin. Aujourd'hui, « Gamin » fait partie intégrante de la famille. Mais légalement, c'est interdit. Tout un village se mobilise donc pour sauver le « Woinic » d'Aouste.
IL fait près de 100 kg, il a la bonne bouille d'un sanglier (forcément c'en est un !) avec l'attitude d'un chien. Une pâte ! Son nom : « Gamin » ou « Doudou ». C'est ainsi que l'a surnommé Pierre Dury, son maître. L'histoire de ces deux-là remonte au 12 juin 2009. Pierre Dury se promène le long de la Marne quand il aperçoit une petite bête isolée. Un marcassin, sans doute abandonné. Sans nourriture et sans soins, l'animal était condamné à mourir, s'il n'avait pas croisé le chemin de Pierre Dury : « Il devait avoir huit, dix jours pas plus. Qu'est-ce que j'aurai dû faire ? Le laisser mourir ? Je n'ai pas pu », confie cet Aoustien, habitant au hameau de la Reupette.
Caché dans la manche de son blouson, Pierre Dury le ramène alors chez lui. Lui donne le biberon toutes les deux heures, préparé avec du lait de vache et un peu de sucre. Et dès que le jeune orphelin arrive à tenir sur ses quatre pattes, il le promène en laisse, le présente aux voisins et aux passants. « Gamin » devient alors un membre de la famille à part entière. Quand il atteint l'âge de deux-trois mois, Pierre Dury décide de le faire castrer. « On m'a dit que si je le faisais, je pourrai le garder », souligne-t-il.
Durant près de deux ans, « Gamin » coule ainsi des jours tranquilles, suivant son maître à la trace. « Il est devenu comme un animal domestique. Il dort dans sa cabane avec une lampe chauffante pour ne pas qu'il ait froid. Je le sors matin, midi et soir. Quand il est dehors, il est toujours avec moi, jamais seul », confirme Pierre Dury.
Une attraction touristique
Le jeune sanglier est même câlin et se laisse volontiers caresser. « Avec moi, il se couche dans le champs et je le brosse », confie son maître.
Et puis au fil du temps, le « Gamin » est devenu une attraction touristique. Un genre de « Woinic » vivant d'Aouste. « C'est un animal discret. Je ne l'avais jamais vu avant et pourtant je passe devant la maison deux fois par semaine. J'organise des balades à dos d'ânes à Vaux-Villaine. Et depuis que je sais, je viens régulièrement avec des groupes de touristes pour le voir », témoigne Emmanuel Crametz.
Alors, tout aurait pu continuer comme ça, paisiblement, mais depuis la semaine dernière, le sort de « Gamin » est en suspens. Posséder un animal sauvage chez soi, qui plus est entrant dans la catégorie des nuisibles, est illégal. Le sanglier risque donc l'euthanasie.
Hors de question d'en arriver à une telle extrémité pour les Dury mais également pour les Aoustiens. Seul recours : obtenir une autorisation spéciale du préfet. « On ne peut même pas le mettre dans un parc animalier. Ils n'en veulent pas parce qu'il est castré ! On est dans les Ardennes, c'est quand même un symbole ! », s'étonne Pierre Dury.
L'affaire a même ému le conseil municipal d'Aouste, qui a voté à l'unanimité une motion le 28 avril dernier, demandant au préfet des Ardennes d'autoriser à titre exceptionnel Pierre Dury à conserver son animal. Les élus considèrent en effet que « Gamin » « fait désormais partie du patrimoine animalier local ».« Il a toutes les chances de le garder, enfin j'espère », commente le maire Xavier Coffart.
Car beaucoup ont encore en mémoire l'histoire de « Zouzou » à Signy-l'Abbaye et veulent croire cette fois à une issue heureuse
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Foutez leur la Paix !!!
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